Histoire des deux conspirations du général Malet

DU GÉNÉRAL MALET 125

toutes les questions dont la solution appartenait à la législature. La presse lui paraissant trop libreencore, il décréta un jour qu’il n’y aurait qu’un seul journal dans chaque département, excepté daus celui de la Seine. Et l’on ne dit rien.

Il lui prit fantaisie de diviser en vingt-quatre actions la propriété du Journal des Débats devenu le Journal de l'empire, et d'attribuer huit de ces actions à la police pour en partager le bénéfice entre des écrivains complaisants ; on laissa faire.

Enfin, à Paris, il jugea bon de supprimer d’un coup le Journal du Soir, le Courrier de l'Europe, le Journal du commerce, la Feuille économique , le Journal des curés, et de les réunir sous le titre de Journal de Paris, en en consacrant les bénéfices à récompenser des services rendus au gouvernement; personne ne souffla mot.

Mais les cœurs s’aigrissaient, la désaffection gagnait tout le monde, et, à l’exception de tout ce qui émargeait au budget, chacun se disait : Quand donc viendra le jour de la délivrance?

La tranquillité qui régnait était la tranquillité des tombeaux. On ne pouvait plus ni parler ni écrire. La liberté individuelle n’était plus qu'un mot; la Bastille, les lettres de cachet avaient reparu sous d’autres formes. Tous les résultats de la Révolution