Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...
30 de vos ministres qui auraient donné les mains à sa nouvelle jurisprudence auraient encouru la plus terrible responsabilité dans un pays où elle n’est point un vain mot P Cette responsabilité me rassure pleinement, Milord : tant que la Grande-Bretagne ne sera pas aux aboïis, ni nos XXII Cantons , ni aucun autre Etat continental, ne subiront Poutrage des blocus commerciaux , hermétiques ou non.
Mais voici un changement de scène des plus inattendus, et qui va donner au drame un caractère aussi burlesque qu'il avait paru jusqu'alors devoir être larmoyant.
La mortification que causa au duc de Montebello le refus inattendu de nos commissaires de prêter l'oreille à la seconde lecture qu’il offrait de son foudroyant manifeste, dessilla finalement ses yeux et ceux de son chef. Aussitôt que M. Thiers eut appris de son aide-de-camp qu'il avait démasqué sa batterie du blocus, sans que les législateurs suisses cessassent de faire la même contenance, et sans qu’on pût apercevoir ni fluctuations dans leurs rangs, ni la moindre disposition à demander quartier, il se réveilla de son rêve, comprit qu’il était temps de battre en retraite, et adressa au Moniteur du 18 août le contre-manifeste que je vais en transcrire, et qui ne fut ainsi postérieur que de douze jours au manifeste qu’il va si catégoriquement expliquer.
Paris, 18 août. « Plusieurs journaux publient une prétendue lettre de M. le ministre des affaires étrangères au duc de Montebello. Nous sommes autorisés de déclarer formellement que cette lettre est apocryPne, et qu'on y a gravement altéré le sens et la rédaction de la lettre qu’on a eu la prétention de reproduire. »
Apocryphe ! Voilà donc le mot de lénigme, celui de tant de précautions insolites prises pour que la menace de guerre ne contint que des paroles volantes qu’on pour-