Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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Vous serez sans doute curieux, Milord , de connaître l'impression qu’auront produit sur la généralité des Suisses et la menace furibonde d’un blocus hermétique et son prompt abandon.

Le fait est d’autant plus difficile à vérifier, que cette impression doit avoir nécessairement varié de Canton à Canton. Tout ce que je puis dire du mien, c’est qu’elle y a &té telle que je l’attendais. Personne ne s’est mis en émoi, et chacun m’a paru se préparer à la crise avec calme et dévouement.

11 faut d’ailleurs distinguer ici entre les gouvernans et les gouvernés.

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Quant à la contenance des députés à la Diète, elle parall avoir été exemplaire; mais la séance du 8 août, où le Président leur fit part de la fulminante dépêche, ayant été secrèle, ce qui s’y dit est resté inconnu. Seule-

rades et par reconnaissance pour l'ambassadeur français qui n’aura pas manqué de leur dire que, s'étant généreusement sacrifié pour leur cause, ils ne pouvaient se refuser à le seconder dans une notification qui allait mettre fin à tout.

Qu'ils en aïent ensuite été blimés par leurs cabinets, c’est ce dont je doute à peine : non que ceux-ci n’aient pu parfois prononcer le mot de blocus, mais vaguement, comminatoirement, et comme un remède extrême et désespéré dont ils seraient peutêtre contraints de s'occuper, si les Suisses refusaient plus longtemps de se mettre en règle. Du reste, jamais les cabinets de Pétersbourg , de Vienne et de Berlin n’en auraient fait la menace d'une manière aussi abrupte, aussi hautaine et aussi brutale que M. Thiers. Jamais ils n'auraient approuvé sa lettre, moitié sérieuse et moitié burlesque. Ce n’est ni avec cette légèreté, ni dans un pareil style que les ministres de la Sainte-Alliance auraient abordé une question aussi vitale. Avant de s'engager dans une guerre, On y pense à deux fois dans le Nord, et les rédacteurs de manifestes les y rédigent dans un style moins tranchant, moins brillant, moins coupé, moins léger, ou même, si l’on veut, plus lourd.