Histoire du blocus hermétique de la Suisse, pour faire suite à l'histoire du blocus continental : lettre à Lord Parmerston...

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ment peut-on en juger par leur résolution unanime de n’en tenir compte que pour mémoire et de décliner l'offre. de l’ambassadeur français d’en donner une seconde lecture verbale. Dès-lors, et pour mieux lui montrer qu'ils n’en étaient point terrorisés, ils se sont instinclivement interdits d’en faire la moindre mention, et même, depuis les derniers soupirs du fantôme, ils se sont abstenus d’en prononcer le nom. Cette abstinence me semble attester à la fois une juste appréciation de ce qu’ils devaient à la dignité de la Suisse, et un haut degré de délicatesse envers la France. Puissent les successeurs de M. Thiers comprendre le retour d’égards qu’eût mérité un pareil procédé !

Pour ce qui concerne les gouvernés ; si l’on est fondé. à juger de leurs opinions d’après celles des assemblées. populaires convoquées à cette oecasion, elles n’ont certainement trahi d’autre effroi que celui de voir la Diète manquer d’énergie. En général, quoique le gros de notre peuple ait cru bonnement à la possibilité d’exécuter la menace , et qu’il s’en soit beaucoup entretenu , ce n’a été que pour s’encourager à la braver. Comme il arrive presque toujours, le danger commun a ravivé et ennobli le patriotisme *.

: Voici ce que maécrit, à ce sujet, un correspondant de la Suisse orientale, que j'avais pressé de me dire franchement à quel point la croyance au blocus et la peur du blocus s'étaient manifestées dans son Canton, que de nombreuses et riches manufactures menaçaient d'en souflrir tout autrement que les Cantons agricoles :

« Nous avons ici comme ailleurs, Bon nombre d'hommes qui sont femmes ;

et je connais, en effet, tels de nos grands entrepreneurs de fabriques qui ne se soucieraient nullement d’être mis à l’épreuve de