Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 505 tion des prêtres et sur le camp de vingt mille fédérés à Paris.

Le peuple décide de se rendre en armes à l’Assemblée et de là au palais des Tuileries pour porter des pétitions. Le département prend aussitôt un arrêté contre les rassemblements armés et charge Pétion de l'exécuter.

Enfin la journée du 20 juin arrive! :

« Mercredi au soir, 20, anniversaire du Serment du jeu de paume.

« Quel beau jour ! Quel triomphe ! Quelle protection signalée du ciel sur le bon peuple! J'étais partie à près d’onze heures. En traversant la place du Carrousel, j'ai vu un triple rang de cavalerie flanquée sur les murs et aux portes du château, dans toute la longueur de cette vaste enceinte. Un peuple immense de curieux remplissait le reste, et il y avait foule de là jusqu'à l'Assemblée nationale.

« Jamais l'Assemblée n'avait été plus brillante et plus majestueuse, pas un vide. La discussion s'engage violente et passionnée pour savoir s’il faut recevoir la multitude armée qui se presse aux portes de la salle. Guadet rappelle qu'un empereur romain qui voulait

1. M. et Mme Géraud se trouvant à Paris, la correspondance de leur fils nous fait défaut pendant cette période de l’année 1792. Pour éviter une lacune trop considérable dans le récit des événements, nous avons recours au Journal d'une Bourgeoise .