Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 305 partout : le peuple ne fera rien qui soit indigne de lui, il ne veut que justice et loyauté. Les aristocrates qui avaient fondé sur cet événement l'ouverture de la guerre civile, répandaient mille faux bruits dans Paris. On disait que le château était au pillage et mille autres calomnies. Les faux frères dans la garde nationale, les Fayettistes étaient aux abois. Deux fois ils ont fermé les portes du jardin, deux fois on leur a fait ouvrir.

« Le peuple a pressé le roi de suivre la Constitution et de remplir ses promesses. Jamais Paris ne fut plus Joyeux et plus calme que dans cette singulière agitation d'un grand peuple. J'ai tout vu et tout entendu. Je suis allée à l'Assemblée nationale, sur les places publiques, dans les rues ; et je t'assure que je n'y ai recueilli que des preuves de la bienveillance et de la générosité d'une multitude assemblée sous la bannière de la fraternité. »

Après cet attentat, un trouble profond règne dans Paris; à l’Assemblée les constitutionnels protestent avec indignation contre la violation de la demeure royale. On fait venir La Fayette et il se présente à l'Assemblée le 28. Au nom de son armée, il supplie l'Assemblée de poursuivre les instigateurs du 20 juin, de détruire une secte qui envahit la souveraineté nationale, de faire respecter les autorités.

Son discours provoque les plus vives protestations de la gauche, on le traite de Catilina et les haines populaires se déchainent contre lui.