Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

PENDANT LA RÉVOLUTION. 517 attendre à de graves événements. J'ai peur que ce mois ne se passe pas sans qu'une guerre civile n'éclate ; Paris devrait être l'endroit où le patriotisme devrait triompher ; au contraire, c'est le foyer de l'aristocratie du royaume, car c’est le seul endroit où il y ait du trouble. L'Assemblée ne s'est pas comportée avec toute la fermeté qu'elle aurait dû avoir à l'égard du veto et du Pouvoir exécutif. Il y a longtemps qu'elle aurait dû le déchoir de ses fonctions. La France n'aura jamais une Constitution si elle est toujours aussi indulgente. »

Les Constitutionnels et La Fayette proposent à Louis XVI de fuir, mais il s’y refuse.

Le général allait avoir à pourvoir lui-même à sa propre sûreté. Gravement compromis dans les derniers événements, il était déjà en exécration à la foule lorsqu'on apprit qu'il avait arraché à Lückner la promesse de marcher, s’il était nécessaire, contre la capitale.

Il fut mis en accusation et l'Assemblée fut appelée à prononcer son verdict le 8 août :

« Jeudi 9 août 1792, l'an IV de la libertés

« L'Assemblée nationale, écrit Edmond à un de ses amis, vient encore de donner à la France une triste preuve de sa faiblesse et de sa pusillanimité : La Fayette, le traître La Fayette est absous de toute accu-

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