Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)

326 LE JOURNAL D'UN ÉTUDIANT

magistrat s'est retiré sain et sauf à l'hôtel de la mairie. IL y a été investi d'une force armée très considérable pendant toute la journée. Le décret sur la Convention nationale a été porté; il a été suivi d'autres décrets secondaires sur l'organisation d'un nouveau pouvoir exécutif.

« Adieu, mon ami, adieu, réjouissez-vous et donnez à ma lettre toute la publicité que vous croirez convenable. »

Rapprochons de ee récit celui que nous donne Mme X... Nous trouvons sur les événements une appréciation absolument identique :

« Paris, 40 août 1792.

“« Jour de sang, jour de carnage, et pourtant jour de victoire, qui est arrosé de nos larmes; écoutez et frémissez :

« La nuit s'était passée sans événements. La grande question agitée devait attirer beaucoup de monde, et, disait-on, les faubourgs ; c'est pourquoi on avait rempliles Tuileries de gardes nationaux. L'Assemblée aussi avait une triple garde. Le Roi, le matin, avait fait, au pont tournant, la revue des Suisses, vers les six heures. À huit heures, il se rendit à l'Assemblée nationale; les Marseillais venaient se joindre fraternellement aux gardes parisiennes. On entendait des cris vive le Roi! Au faubourg, la nation criait : vive la Nation !

« Tout à coup, toutes les fenêtres du château sont garnies de Suisses et ils font subitement une décharge