Journal d'un étudiant (Edmond Géraud), pendant la Révolution (1789-1793)
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de la garde nationale; d'autres tentes à droite et à gauche dans toute la longueur de la terrasse mettaient les dames et le peuple (car tout était confondu) à l'abri du soleil. Dans l’immensité du jardin, les troupes, rangées avec beaucoup d'ordre, offraient ainsi qu'au peuple nombreux le coup d'œil le plus imposant. C'est là que nous jurâmes tous d'être fidèles à la nation, à la loi et au Roi, de maintenir la Constitution de tout notre pouvoir et d'obéir aux ordres de la municipalité. Gette cérémonie achevée, les municipaux accompagnés de la cavalerie se rendirent à l'hôtel de ville au milieu d'une double haïe de gardes nationales. Comme premier régiment nous occupions l'hôtel de ville et nous nous étendions jusqu’à la porte de Bourgogne, aussi fûmes-nous les derniers à nous retirer.
« On aremarqué que plusieurs aristocrates, officiers volontaires des gardes nationales, n'y ont pas assisté, mais ils n’en seront pas quitte et on les appellera à l'hôtel de ville. »