L'énergie biologique fondamentale

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Extrait des Comptes rendus des séances de la Suciété de Biologiz: (Séance du 13 novembre 19°0. — Tome LXXXIII, p. 1386)

L'ÉNERGIE BIOLOGIQUE FONDAMENTALE,

par J. Grua.

En étudiant l’énergétique des êtres inférieurs, on s'aperçoit que la majeure partie de leur dépense d'énergie appartient souvent, au - point de vue biologique, à une catégorie que l’on trouve à peine menuonnée dans l’analyse de la ration énergétique de l'homéotherme. I] ny a pas de doute que la dépense d'énergie d’un homéotherme,

. même lorsqu'elle a été réduite à son minimum (énergie physiologique

proprement dite, énergie de fond), ne corresponde à des besoins variés de l'organisme : aussi peut-on la décomposer en plusieurs catégories nettement distincies au point de vue physiologique. Parmi ces catégories d'énergie en lesquelles se décompose la dépense énergétique, il y en a une de toute première importance, aussi bien par sa valeur quantitative que par sa généralité biologique : c'est l'énergie que met en jeu à tout moment chaque cellule, chaque organe, en dehors de tonte fonction spéciale ; c'est l'énergie de la vid réduite à sa plus simple expression ; c’est l'énergie que met en jeu le muscle qui ne se contracte pas, la glande qui ne sécrète pas, le ñerf qui ne fonctionne pas. Cette notion d'énergétique est familière à tout biologiste. Cependant, dans les analyses de la ration énergélique elle n’y est même pas toujours mentionnée et, en aucun cças, elle n’océupe la place dûe à son importance biologique. On doit chercher la cause de cet état de choses dans la nature même de cette catégorie d'énergie et dans le fait qu'elle est, pour ainsi dire, masquée dans la ration énergétique complexe de l’homéotherme par d’autres catégories, qui ont toutes des rôles explicites. En elfet, cette catégorie d'énergie ne se manifeste par aucun phénomène frappant et puis elle est la moins accessible à l'investigation, précisément parce qu'elle préside aux phénomènes les plus intimes de la vie : l'énergie servant à la production de la contraction musculaire est plus saisissante que celle entretenant la vie du muscle au repos. Il n’est pas moins évident que cetle dernière catégorie est cependant la plus importante, car c’est grâce à elle que le muscle peut mettre en jeu l'énergie de sa contraçtion.

C’est en étudiant l'énergétique des êtres inférieurs, notamment de la levure, ainsi que que nous le verrons dans une note suivante, qu’apparaît l'importance de cette catégorie d'énergie qui est à la base du fonctionnement vital et qui est commune à tous les êtres vivants sans exception, Aussi l'appellerons-nous énergie biologique fonda-