L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

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103 EXAMEN DES PREUVES

du milieu intérieur de la lèvre supérieure, une petite cicatrice ».

Cette cicatrice était, il est vrai, imitable, à condition, toutefois, qu'un faux dauphin eût connu ce détail intime à l'époque où cesigne s’était développé chez Louis XVIT, c'est-à-dire dans la première enfance, et qu’il se fût entendu avec un praticien pour le déterminer.

En tous cas, aucun historien ne l’a mentionné avant Naundorff (4).

C'était la cicatrice d’une morsure que lui avait faite un lapin avec lequel il jouait dans le jardin de Trianon, d'après le récit de M®° Souillard qui avait rapporté à l'enfant son lapin qui s'était égaré. -

Les médecins signalent encore : « Les deux incisives de la mâchoire inférieure s’avançant un peu », signe inimitable, celui-là, et qui se remarque et sur le défunt de Delft et sur le Dauphin (4), ce qui est naturel, puisque c'est la même personne.

Et, circonstance particulière et bonne à noter, ce signe se retrouve à la mâchoire supérieure, chez la

4. Erreur profonde. Tous les faux dauphins portaient la cicatrice du lapin. Hervagault l'avait, etc. (Voir Lenôtre, Hervagaull ou Louis XVII? — Lectures pour tous, avril 1911, p. 614).

4. Sur quels textes M. Boissy d’Anglas s'appuiet-il pour dire que les deux incisives de la mâchoire inférieure du Dauphin s'avançaient un peu? — Il est très probable que Louis XVII fût devenu, en sa qualité de fils d’une Habsbourg, prognathe inférieur