L'Affaire Naundorff : le rapport de M. Boissy d'Anglas, sénateur

EXAMEN DES PREUVES 113

Enfin, les médecins mentionnent dans leur procèsverbal :

«A la partie médio-intérieure de la cuisse gauche, une superficielle et irrégulière tache de mère (Nœvus maternus) étendue, non garnie de cheveux. »

Si ce signe n’est pas décrit plus nettement, c'est à cause de la décomposition cadavérique (1) qui avait déjà modifié l'aspect du corps, mais il est facile d'y reconnaître cette fameuse tache de mère, si connue de l’entourage du Dauphin et dont parlent tantde témoins (2).

Ce signe représentait une sorte de colombe aux ailes plongeantes. Il a été vu et cité par M. Morel de SaintDidier, de la maison du roi ; M. de Brémond, secrétaire intime de Louis XVI (3) ; le docteur Faure, médecin de

la duchesse de Berry. On pourrait citer d'autrestémoins encore.

4. Aïflirmation audacieuse, malgré les explications embarrassées que donne Gruau de La Barre (Appel à la conscience publique, Bréda et Amsterdam, 1875-1880, t. Il, p. 37).

2. Ilestimpossible, au contraire, d'y reconnaitre le pigeon que M. le rapporteur va décrire. — Nous verrons, d’ailleurs, que le pigeon, la colombe ou le Saint-Esprit de la cuisse gauche du Dauphin n'a Jamais été qu'une invention.

3. Morel, dit de Saint-Didier, né à Berlin, n’a Jamais été « de la maison du roi », — ce qui, du reste, ne veut pas dire grand’chose. — Quant à

8

Page 37.