L'année de la peur à Tulle

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le Maire de Tulle, du haut de l'autel, prononça la formule du serment civique :

Maintenir de tout son pouvoir la Constitution du royaume, être fidèle à la nation, à la loi et au roi.

Il reçut ensuite le serment des aumôniers, des membres du corps électoral, de la municipalité, etc., par les mots : Je le jure, que chacun répéta à haute voix, avec un joyeux élan.

Après le serment individuel, chaque corps, chaque compagnie le répéta en chœur avec un enthousiasme indescriptible, nous diseut les documents de l’époque. Les gardes nationales et le peuple, à l’ervi, manifestaient a joie. Dans un ensemble teuchani, les fusils, les sabres furent élevés, les chapeaux étaient au bout de cha: que arme, les vivats redoublaient. Seul un officier faisait caracoler son cheval à travers la foule joyeuse, semblant protester contre l'allégresse universelle. C'était le commandant de l’escadron du régiment de cavalerie, envoyé à Tulle depuis quelques mois à la suite de l'affaire de Favars,

Lies gardes nationaux, qu’effrayaient les gambades du cheval de cet officier, sont refoulés; mais une poussée rapide se produit ; le cheval est maîtrisé et chacun demande au cavalier de s'unir à la joie générale. Il proteste... il refuse, malgré les objurgations de la foule qui devient menaçante.…

Le calme se rétablit pourtant et la fin de la cérémonie se poursuit sans autre incident.

Cette scène eût cependant, plus tard, une suite tragique : la mort du capitaine de Masset. Mais ce n'est pas iei la place de. cet important épisode révolutionnaire de notre ville de Tulle, nous en avons fait l'objet d’un travail spécial: Ze Royal-Navarre-Cavalerie et ses chefs en Corrèze, auquel nons renvoyons les lecteurs que cela pourrait intéresser (1).

: D Voir le Bulletin de la « Société scientifique et historique » de Brive,