L'année de la peur à Tulle

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Les administrations départementales et des districts fonctionnaient, les anciennes cours prévôtales, les sénéchaussées et les justices seigneuriales, avaient fait place à des tribunaux dont les juges étaient élus par les citoyens. Toutes les autorités resrortissaient les unes des autres. L’ère de la souveraineté du peuple allait luire.

La municipalité tuiloise croyait en des jours meilleurs. Elle était convaincue de l’apaisement général, elle écrivait même: «Le département de la Corrèze jouit heureusement de la paix et de la tranquillité. Les détachements du régiment de Royal-Navarre qui sont à Tulle ainsi qu'à Allassac suffisent dans ce moment pour la. maintenir et supplie l’Assemblée nationale d’arreter la merche des troupes destinées pour ce département (1) ».

Les édiles tullois n'avaient plus peur, la suite de notre travail sur la Révolution à Tulle nous dira s’ils avaient raison.

En résumé, nous croyons que cette période des années 1789-1790 fut bien réellement à Tulle la période de la peur :

Peur des brigands qui fort heureusement ne vinrent jamais dans la contrée. — Peur de manquer de grain, ce qui fut évité par la générosité des habitants aisés de Tulle. — Peur de voir la ville envahie par les campagnards des environs, mais la modération de nos paysans les empêcha de se porler à cet excès.

Il y eut teès heureusement plus de peur que de mal.

FIN

(4) Registre D. 1, V. 1, page 66 we des Archives de la Mairie de Tulle,