L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

ANNEXES 245

suivant les emplacements et les villages, avaient été répartis entre les districts et sous le commandement de leurs chefs.

Il était prescrit que chaque chef de détachement fournirait pour la guerre un sixième de char de combat, jusqu'à concurrence de dix mille chars; deux chevaux et leurs cavaliers, en outre un attelage de deux chevaux, sans char, comportant un combattant porté, avec un petit bouclier, et le combattant monté chargé de conduire les deux chevaux, deux hoplites, deux archers, deux frondeurs, trois fantassins légers armés de pierriers (1), trois autres armés de javelots et enfin quatre marins, pour former au complet les équipages de douze cents navires...

Les rois se réunissaient là périodiquement, tantôt tous les cinq, tantôt tous les six ans, faisant alterner régulièrement les années paires et les années impaires. Dans cette réunion, ils délibéraient sur les affaires communes, ils décidaient si quelqu'un d’entre eux avait commis quelque infraction et ils jugeaient. Lorsqu'ils devaient rendre la justice, ils se donnaient d’abord mutuellement leur foi, en la forme que voici. On lächait des taureaux dans l’enclos sacré de Poseidon. Les dix rois, restés seuls, après avoir prié le dieu de leur faire capturer la victime qui lui serait agréable, se mettaient en chasse, sans armes de fer, avec seulement des épieux de bois et des filets. Celui des taureaux qu'ils prenaient, ils le menaient à la colonne et l’égorgeaient à son sommet, comme il était prescrit. Sur la colonne, outre les lois, il y avait, gravé, le texte d’un serment qui proférait les anathèmes les plus terribles contre qui le violerait. Après donc qu'ils avaient effectué le Sacrifice conformément à leurs lois et consacré toutes les parties du taureau, ils remplissaient de sang un cratère et aspergeaient d’un caillot de ce Sang chacun d’eux. Le reste, ils le mettaient au feu, après avoir fait des purifications tout autour de la colonne. Ensuite, puisant du sang avec des coupes d’or dans le cratère, et le versant dans le feu, ils faisaient le serment de juger en conformité avec les lois

1. L'organisation militaire ici décrite est barbare; jamais les Grecs n’ont employé les chars de combat, qui étaient en usage, au contraire, chez les Egyptiens et chez les Perses. La fronde était également une arme barbare, en usage notamment chez les Liguriens,