L' Atlantide : exposé des hypothèses relatives à l'énigme de l'Atlantide : avec 23 figures et cartes

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d’hui. Il y avait dans ces montagnes, de nombreux villages riches en habitants, des fleuves, des lacs, des prairies capables de nourrir quantité de bêtes sauvages ou domestiques, des forêts en si grand nombre, et d’essences si variées qu’elles donnaient en abondance des matériaux propres à tous les travaux possibles.

Or, cette plaine, à la fois par l’action de la nature et par l’œuvre de beaucoup de rois, pendant une durée très longue, avait été aménagée comme suit. Elle avait, je l’ai dit, la forme d’un quadrilatère, à côtés presque rectilignes, et allongé. Là où les côtés s’écartaient de la ligne droite, on avait corrigé cette irrégularité en creusant le fossé continu qui entourait la plaine. Quant à la profondeur, à la largeur et au développement de ce fossé, ce qu’on en dit est difficile à croire et qu’un ouvrage, fait de main d'homme, ait pu avoir, par comparaison aux autres travaux de ce genre, de telles dimensions. Pourtant, il faut répéter ce que nous avons ouï dire. Le fossé fut creusé à un plèthre de profondeur: sa largeur était partout d’un stade, ef, comme il était creusé autour de la plaine tout entière, sa longueur était de dix mille stades. Il recevait les cours d’eau qui descendaient des montagnes, faisait le tour de la plaine, revenait de part et d'autre vers la ville, et, de là, allait se vider dans la mer. Depuis la partie haute de ce fossé, des canaux rectilignes, larges d'environ cent pieds étaient découpés dans la plaine, puis allaient joindre le fossé, près de la mer. Chacun d’eux était distant des autres de cent stades. Pour charrier à la ville le bois des montagnes, et pour amener par bateaux les autres produits de saison, on avait creusé, à partir de ces canaux, des dérivations nawvigables, de direction oblique les unes par rapport aux autres et par rapport à la ville. Notez que les habitants recueillaient deux fois l’an les produits de la terre : l'hiver, ils utilisaient les eaux du ciel: l'été, celles que donnait la terre, en dirigeant leurs flots hors des canaux.

En ce qui touche le nombre des hommes de la plaine bons pour la guerre, il avait été fixé que chaque district fournirait un chef de détachement. La grandeur du district était de dix stades sur dix, et il y en avait, en tout, six myriades. Quant aux habitants des montagnes et du reste du pays, ils étaient, disait-on, en nombre immense, et tous,