L'école de village pendant la Révolution

86 CHAPITRE IV.

ses et des frimas aller chercher l'instruction à une lieue du toit paternel »‘? Dans un district voisin, qui comptait 93 communes, le nombre des écoles fut réduit à 32. « Beaucoup, dit-on, sont à un quart ou à une demi-lieue de l’école ; quatre sont situées à trois quarts de lieue »?. Et il s'agissait d’un district où les villages n’étaient pas trop éloignés les uns des autres. « En fixant les écoles dans ces lieux plutôt que dans un autre, disait l'administration du district de Lunéville, on heurte de front le système heureux de l'égalité, et en voulant favoriser une commune plutôt qu'une autre, on les expose toutes à l'ignorance et aux ténèbres qu’on chercherait à dissiper » *. « Il est à craindre, dit de son côté le district de Blamont, que les petits enfants ne se déplacent pas, d’où il résultera que dans quarante communes du district les enfants n’apprendront jamais rien #.» Mèmes réclamations dans l’Aude. On voudrait faire établir des écoles dans toutes les communes dont la population dépasse 300 habitants. « Il est impossible, dit-on, qu’un enfant coure d’une commune à l’autre »*.

4 Fayet, p. 100, 101.

? Projet d'établissement d'écoles primaires dansle districtde Bar-sur-Aube. Arch. de l'Aube, L. 1549.— Dans le district de Chaumont, 82 écoles sur 150 sont supprimées ! (Fayet, p.336.)

8 Maggiolo, Mém. ac. de Sianislas, 1875, p. 88.

4 Maggiolo, Pouillé scolaire de Toul, p. 88.

5 Lettre du 7 pluviôse an vir. Arch. nationales, A. F. TIT, 407.