L'école de village pendant la Révolution

LES MAISONS D'ÉCOLE. 83

lorsqu'on étudiait la création des départements, il avait été question de diviser chacun d'eux en neuf districts, dont la superficie de six lieues carrées aurait contenu régulièrement six cantons. La Convention se laissa guider par les mêmes théories lorsqu'elle s’avisa de décider qu’il y aurait une école primaire seulement par mille habitants. C’était supprimer d’un trait de plume près des trois quarts des écoles. Le comité d'instruction publique se rendait compte des difficultés d'exécution de cette loi lorsqu'il écrivait aux administrations : « Il y a deux écueils à éviter; l’un de rendre ces établissements trop rares, l’autre de les multiplier trop » ‘. Le premier écueil était le seul sérieux. Les jurys d'instruction qui furent chargés du choix et de la répartition des écoles conservées durent se livrer à un travail opiniâtre pour surmonter les obstacles que leur présentait la dispersion de la population. Les mille habitants auxquels la Convention accordait une école n'étaient pas toujours groupés à l’entour. « Il se trouve un grand nombre de petiles communes, disait l'agent national du district de Chaumont, qui sont éloignées d’une lieue de toute habitation. Comment alors les enfants des laboureurs qui n’ont que la saison de l'hiver pour se livrer à l'étude pourront-ils au milieu des nei-

4 Circulaire de la commission exécutive de l'instruction publique, signée par Garat, Ginguené et Clément de Ris.