L'école de village pendant la Révolution

LES MAISONS D'ÉCOLE. 87

Il est vrai que pour remédier à ces inconvénients, la Convention pouvait autoriser l’établissement de secondes écoles primaires dans les lieux où la population était trop dispersée. Cette faculté fut appliquée dans le district de Nogentsur-Seine, où l'on divisa les institutions d’instruction en demi-écoles auxquelles furent affectés des demi-traitements !. Mais tous les villages n'étaient pas pourvus d'écoles, et ils ne pouvaient que regretter le temps où le plus humble d’entre eux avait sa classe et son recteur. De toutes parts l’on réclamait, et le représentant Dupuis, dans sa mission dans l’Aube, était obligé de prendre un arrêté spécial pour faire cesser « les obstacles invincibles que les localités mettaient à la propagation de l'instruction, » à propos des nouvelles circonscriptions et des réunions d’écoles?. La Convention s’était trompée complètement en substituant pour l’école à l’agglomération naturelle de la commune le groupement numérique de la population.

Par une de ces contradictions qui abondent à cette époque, ce fut à la veille de réduire le nombre des écoles et de les rendre ainsi moins accessibles aux enfants, qu’on voulut forcer ceux-ci à

1 Tableau des écoles du district de Nogent. Arch. de l'Aube, LAS:

? Arrêté du 20 prairia] an 11 (8 juin 1795). Arch. de l'Aube, L. 1549,