L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 99

fermées ; il semble que tout l'édifice politique et moral, au milieu duquel il a vécu, se soit écroulé, en l’aveuglant par la poussière de ses débris. Quelques maîtres, il est vrai, se laissent entraîner par la violence de la tempête; ils sont enivrés par les déclamations de la tribune et de la presse, exaltés par la contagion de l'exemple ; ils deviennent alors dans leur village les promoteurs de tous les excès. Tel est cet instituteur de Macey, qui brise le premier les objets précieux du culte, les fait livrer aux flammes sur la place publique, et obtient la démolition du presbytère : acte insensé, qui eut pour conséquence de faire établir le presbytère dans la maison d'école, à l’époque du concordat. Mais de tels faits sont rares. La plupart des maîtres d'école restent fidèles à leurs convictions ou courbent silencieusement la tête. Beaucoup demeurent profondément attachés à l’église, où pendant de longues années, ils ont aidé le curé à la célébration du culte. C’est ainsi que l’instituteur de Torcy-le-Grand achète les vases sacrés, lorsque la commune les vend, et les conserve au péril de sa vie pour les rendre lorsque la Terreur sera passée. Il défendit avec le plus grand courage son curé et de vieilles filles pieuses contre des violences dont elles auraient pu être victimes‘. Un certain nombre de ces maîtres risquèrent leur liberté et leur vie pour rester fidèles à leurs con-

4 Mémoires communiqués.