L'école de village pendant la Révolution

100 CHAPITRE V.

victions. Ils refusèrent de prêter le serment révolutionnaire, comme ce recteur d’école de Bourgogne qui déclara hautement qu'il préférait la mort. On pourra dresser une liste douloureuse de ceux qui furent condamnés à la prison, à la déportalion, à la mort, « pour n’avoir pas professé l'amour de la république et de ses lois *. » Quelques-uns furent emprisonnés pour avoir refusé de se servir des livres nouveaux. Mais la majeure partie suivit le courant d’une manière passive, regrettant sans mot dire le culte et les livres proscrits, et se contentant de mettre entre les mains des enfants les livres indiqués par les décrets, aussitôt que les administrations avaient pu leur en procurer. Lorsque celles-ci se décidaient “à en faire imprimer, ils ne pouvaient les refuser; mais souvent ils les attendaient longtemps. D’autres, soit par conviction, soit pour conserver leurs élèves, continuèrent à se servir des anciens

4 Anatole de Charmasse, p. 90.

2 Magsiolo, du Droit public, p. 52.

3 Le directoire de la Meurthe fait distribuer, le 5 messidor an 1, seize cents exemplaires d'alphabets républicains, et le district de Vézelise fait imprimer, le 6 ventôse an n, deux mille cinq cents exemplaires de la Déclaralion des Droits de L'homme, du Tableau des actions héroïques et vertueuses, du ‘Catendrier de la République, etc.; de l’A BC « arretté par la-société populaire avec les maximes morales qu'il ren-

-ferme. » Le district mettait du reste le prix de ces livres à la charge des communes. (Maggiolo, Pouillé scolaire du dio-cêse:de Toul, p. 61 et 97.)