L'école de village pendant la Révolution

L'ENSEIGNEMENT ANTIRELIGIEUX. 401 livres ! ; ils avaient la majorité des parents pour complices, et l'administration supérieure, mal renseignée, était obligée de se contenter de déclarations qu’elle ne pouvait contrôler. Surtout après la loi de 1794, elle chercha vainement à surmonter la force d'inertie des maîtres d'école, à stimuler le zèle des municipalités ; elle envoya des programmes et des prospectus, et la plupart du temps elle reçut des réponses dans le genre de la lettre suivante :

« Citoyens, je vais écrire à touts les instituteurs de ce canton el les inviter de se rendre à Troyes chez le Directeur du jury de leur arrondissement à l'effet de parcourir le catalogue des livres élémentaires destinés pour les écoles primaires ; mais je crains fort de ne point réussir parce que je connais toutes ses espèces de gens qui sont accoutumés à faire voir à leurs élèves tous les livres de l’ancien régime, et je suis presque convaincu d'avance qu'ils ne se départiront pas de leurs anciens usages. La pluspart sortant de là ne sont plus bons à rien. La pluspärt de ces gens sont fort ineptes et la pluspart de ces places sont très mal remplis. Salut et fraternité. GILLET *. »

4 On dit dans la Sarthe : «Les instituteurs ont la réputé tion d’être patriotes ; cependant ils ne se servent qu dé ciens livres parce qu'ils auraient peu ou point (Ge (A: Bellée, p. 271.)

2 Lettre du commissaire du directoire à Pindys viôse an y (24 janvier 1797). Arch. de l'Aube, Li® E