L'école de village pendant la Révolution

46 CHAPITRE Il.

méritoires qui se traduisirent par des arrêtés qu’il élait plus facile d’édicter que d'exécuter. Tel fut celui que provoqua l’un des administrateurs les plus éminents de cette époque, Claude Beugnot, qui fut procureur général syndic de l'Aube. Il recommanda particulièrement au conseil général de son département la surveillance de l’éducation des pauvres, surtout des habitants de la campagne. « Il ne suffit pas de soutenir, disait-il, on pourrait perfectionner le régime des écoles où les enfants recoivent les premiers éléments de l'instruction. » Il reconnaissait qu’elles étaient suffisamment nombreuses, mais il désirait les rendre meilleures, et pour y parvenir, il voulait réorganiser la surveillance et stimuler l’émulation par des concours cantonaux, où les élèves les plus méritants seraient désignés à l’administration qui s’occuperait de leur avenir.

Le conseil général de l'Aube s’associa aux vues de Beugnot, mais en essayant de restreindre au profit de l’administration départementale les influences communales. Si on laissait aux habitants la faculté de présenter les maîtres d’école, on réservait au directoire du département le droit de les nommer ou de les confirmer. On lui attribuait également le choix des livres scolaires. Une société des amis des enfants aurait été créée pour encourager les écoles de campagne. « La science de l'administration, disait-on avec raison, ne con-