L'école de village pendant la Révolution

LES PREMIERS EFFETS DE LA RÉVOLUTION. 55

ligion. Dans les villages de la Haute-Marne, le recteur d'école était admis par les habitants à la condition d’instruire les enfants... « principalement à la religion catholique, qu’ils veulent tous professer; de leur inspirer les sentiments patriotiques et républicains, ce qu’il promet par serment, et d’assister le citoyen curé dans toutes ses fonctions des messes, vêpres, etc.!.» Le maître d'école est toujours sacristain. Dans un village du Loiret, il est stipulé en 1792 et au commencement de 1793, « qu’il se rendra à tous les offices de l'église en qualité de premier chantre et qu’il montrera à servir la messe aux enfants qui sont à proximité de l’église?. » En février 1793, on nomme ailleurs un recteur d'école qui devra « assister le curé dans ses fonctions, ainsi que de coutume, et accommoder proprement l’église et la sacristie, » Le 15 novembre de cette même année, un autre doit encore chanter au lutrin et faire la prière. Mais c’est l'extrême limite, avant que le culte soit officiellement interdit partout.

J'ai quelque peu anticipé sur lesévénementspour montrer la persistance des anciennes coutumes et la vanité des premières réformes annoncées. L'a-

4 Traité du 6 mai 1792. Fayet, Recherches..., p. 124.

2 Maxime de La Rocheterie, L'Eglise et l’école dans une commune du Loiret pendant la Révolution, Orléans, 1875, p. 22.

3 Fayet, Recherches, p. 196.