L'école de village pendant la Révolution

62 CHAPITRE Ill.

faire admettre par la société populaire du cheflieu, par le club, qu'il avait érigé en comité d'instruction publique‘. On comprend qu’un comité de ce genre ne devait demander aux instituteurs que la justification de leurs opinions révolutionnaires. La disposition qui prescrivait de donner une nouvelle investiture aux maîtres fut surtout mise en vigueur, parce qu'elle permettait d'éliminer par le refus d’un certificat de civisme ceux d’entre eux qui s'étaient montrés hostiles au nouveau système politique et anti-religieux. Il eût été trop long d’attendre la formation des commissions de district. Quand les lois s’exécutaient, elles étaient appliquées rapidement, surtout quandelles avaient un caractère politique. La loi du 14 frimaire an Il sur le gouvernement provisoire et révolutionnaire, qui fut la véritable constitution de la Terreur, avait supprimé l'intermédiaire des administrations départementales et permettait de transmettre directement aux districts et aux communes les ordres du comité de salut public. Dans le district d’Arcis-sur-Aube, les juges de paix furent chargés de provoquer la nomination des instituteurs. Ceux-ci étaient d'ordinaire admis par le conseil général de la commune, sur le réquisitoire de l’agent national, souvent avec le

1 Séance du 6 germinal an 1, Maggiolo, Pouillé scolaire du diocèse de Toul, p. 99.