L'école de village pendant la Révolution

LA CONVENTION ET LES INSTITUTEURS. 61

grandes questions de l'obligation et de la gratuité; ils ont introduit le principe du salaire des maîtres par l'Etat; mais leur action véritablement efficace ne s’est affirmée que pour épurer le personnel des instituteurs dans le sens révolutionnaire et pour introduire dans les écoles un enseignement conforme aux doctrines nouvelles.

Le décret du 29 frimaire an II (19 décembre 1793), qui résumait les décrets antérieurs, déclarait à la fois l’enseignement libre, public, gratuit et obligatoire ; mais il exigeait des instituteurs et des institutrices, qui voulaient user de la liberté d'enseigner, un certificat de civisme et de bonnes mœurs. D’après le décret antérieur du 7 brumaire, ceux qui voulaient être instituteurs publics devaient se présenter devant une commission chargée dans chaque district de constater leur degré d’instruction ; après avoir passé avec succès une sorte d'examen, ils pouvaient être élus par les pères de famille, les tuteurs et les veuves mères de famille de chaque commune‘. La Convention respectait sous ce rapport les droits des pères de famille, droits qui étaient conformes au droit naturel et aux coutumes établies. Mais à cette époque, l’arbitraire était à l’ordre du jour; des administrations de district, plus ardentes que les autres, n'hésitaient pas à désigner elles-mêmes les maitres ; le district de Vézelise se contentait de les

4 Art. 16 de la loi du 7 brumaire an 11.