L'école de village pendant la Révolution

64 CHAPITRE III. la Constitution et les Traits héroïques des républicains francais. Presque partout, le candidat jure de n’enseigner que les maximes républicaines. La plupart des instituteurs admis et installés n'étaient autres que les anciens maîtres d’école qui avaient adopté le nouvel ordre de choses ou qui s’y résignaient en apparence *. Il eût été difficile qu’il en fût autrement; on n’improvise pas des professeurs. Il était rare que deux candidats se présentassent. S'il en était ainsi, on procédait entre eux à un scrutin épuratoire *. Dans un village de l’Aube, le choix des habitants se porte sur un ancien fourrier au ci-devant corps de la marine, huissier en la ci-devant maîtrise de SaintDié, qui s'était réfugié dans un village voisin depuis six mois. Il n’est pas probable qu’on lait choisi pour ses opinions républicaines, non plus qu’un ci-devant curé, qu'on désigna par suite de l’état de maladie du maître comme « étant le seul dans la commune qui fùt capable d’instruire la jeunesse #. »

4 Arch. de l'Aube, L. 1466. Voir Pièces justificatives.

2 On peut en citer de nombreux exemples dans l'Aube, Il en est de même à Malmy-en-Dormois. (Une commune de la Marne pendant la Révolution. Revue de Champagne, IV, 36).

3 À Rumilly-les-Vaudes, deux candidats se présentent. C’est le conseil municipal qui décide en faveur de l’un d’eux. 20 thermidor an 1. (Arch. de l'Aube, L. 1438).

4 Archives de l'Aube, L. 1438 et 1466.