L'école de village pendant la Révolution

LA CONVENTION ET LES INSTITUTEURS. 65 S'il était rare qu’il y eùt deux candidats, il arrivait souvent qu’on n’en trouvait aucun. « Personne ne s’est présenté à Neuville-sur - Seine, dit-on, pour être instituteur ou institutrice. » À Mussy, l’ancien maitre refuse de continuer ses fonctions, sans doute parce qu’il ne veut pas se prêter à l’enseignement qu’on exige de lui, et l'instituteur qui s’est proposé pour le remplacer n’ouvre pas sa classe. À Arcis-sur-Aube, ce n'est qu'avec peine qu’on se procure des maîtres. « Enfin, écrivent les officiers municipaux de cette petite ville, nous sommes parvenus à nous procurer des instituteurs et des institutrices. Nous n'avons plus à présenter ces choix qu'à la société populaire et à nous occuper des localités pour commencer l'instruction publique ‘. » Ailleurs, on voudrait en vain l'organiser. Les habitants de Saint-Léger, regardent comme indispensable, pour avoir un instituteur, de lui assurer un traitement de 500 francs. « Nos enfants, disent-ils, croupissent dans l'ignorance *. » Il valait peut-être mieux qu'ils ne fussent pas instruits momentanément que de tomber dans des mains indignes. Un érudit, qui parcourut la Bre-

1 Lettre du 23 floréal an 1r. (Arch. de l’Aube, L. 1468).

2 46 prairial an n (Ibid). — On pourra citer bien des communes où l'école fut fermée. Croissy fut du nombre. (T. Campenon, Histoire d’un village pendant lu Révolution, le Correspondant, t. XC, p. 1211.)

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