L'école de village pendant la Révolution

70 CHAPITRE III.

appels ; il réussit à examiner huit candidats en un mois ; il assigne un jour aux maîtres d'école en exercice de chaque canton; il les attend; tantôt personne ne se présente ; tanlôt quelques-uns veulent bien se rendre à l'examen. Bientôt, ils ne vinrent qu’à de rares intervalles; la plupart d’entre eux n'étaient pas des débutants, mais comptaient de longues années de service‘. À Fougères (Ile-et-Vilaine), le jury réussit à proposer sept instituteurs et sept institutrices, mais la plupart d’entre eux refusèrent d'accepter les fonctions qu’on voulait leur confier*.

L'institution du jury d'examen, inspirée de principes sages, ne produisit pas les résultats qu’on en attendait. Malsré la valeur de la plupart des membres qui les composaient, ces commissions manquaient de prestige et d'autorité. Elles furent impuissantes à garantir aux instituteurs les traitements que la Convention leur avait alloués, et comme les certificats qui leur étaient délivrés ne leur assuraient aucun avantage certain, les instituteurs se montrèrent plus indifférents que jamais à les acquérir.

4 Fayet, p. 104 à 111.— À Chambéry, le jury fut plus heureux. Dans la seconde moitié de l’an mt, il examina 70 instituteurs ou institutrices (A. de Jussieu, p. 76). — Dans le district de Vézelise (Meurthe), il ne se présente que d'anciens maîtres d'école (Maggiolo, Pouillé scolaire, p. 63).

2 Victor Pierre, L'Ecole sous la Révolution française, p.131432, Voir aussi p. 135 et 136.