L'école de village pendant la Révolution

LA CONVENTION ET LES INSTITUTEURS. 71

La Convention avait, il est vrai, décrété que le minimum de leur traitement serait fixé à 1000 francs ‘; somme qui eût été élevée si elle n'avait pas été payée en assignats dont la valeur diminuait chaque jour ?. Un autre décret déclara bientôt qu’au lieu d’un traitement fixe, ils recevraient de l'Etat une allocation de 20 francs par élève; cette allocation aurait été de 15 francs pour les institutrices ?. On revint l'année suivante au traitement de 1200 liv.# Ces différentes dispositions ne reçurent qu'un commencement d'exécution. Celle qui assignait 20 francs par élève pouvait être insuffisante dans les petites communes. La Convention fut obligée de décider que le revenu fixe ou casuel serait complété par l’administration, lorsqu'il ne s’élèverait pas à 400 francs. Et pour stimuler les administrations, elle ajoutait : « Les salaires des instituteurs et des institutrices qui ne seraient point organisés conformément à la loi. au 15 germinal prochain, seront acquittés sur les biens des administrateurs chargés de l'exécution de ladite loi. » C'était une menace

4 Décret du 7 brumaire an 1.

2 Un instituteur se plaint que son traitement au taux des assignats ne lui rapporte qu'un sac de blé et que ce sac de blé ne peut nourrir sa famille que pendant un mois (Victor Pierre, p. 140.)

3 Décret du 19 frimaire an 11, art. 4.

4 Décret du 27 brumaire an ur, chap. INT, art. 11.

5 Décret du 4 ventôse an u, Réimpression du Moniteur, XIX, 548.