L'école de village pendant la Révolution

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72 CHAPITRE III.

qu'il eût été difficile de réaliser. Des traitements furent cependant remis à un assez grand nombre d’instituteurs ; mais ils cessèrent bientôt d’être payés régulièrement, surtout après que la loi de l'an IIT eut rétabli les émoluments fixes ‘. L'état de plus en plus déplorable des finances expliquait ces retards, qui dégénérèrent en une sorte de banqueroute. De toutes parts on réclamait, soit des traitements, soit les arrérages de ces traitements*. Le département était aussi obligé d’accorder des suppléments aux instituteurs dont le casuel était insuffisant. C’est ainsi qu’à Dolancourt, dans le district de Bar-sur-Aube, on accorda 250 fr. au maître d'école, dont le revenu ne s'était élevé en 1793 qu'à 150 5.

La suppression du culte à la fin de 1793 avait tari la source la plus rézulière des revenus des recteurs d'école, qui, comme nous l'avons vu, étaient presque toujours chantres, sonneurs et sacristains. En outre, les biens, qui formaient la dotation de l'instruction, avaient été trop souvent vendus. Les maîtres d'école, qui n'avaient point

1 M. Fayet a donné un tableau des sommes payées dans le district de Chaumont en vertu des lois du 29 frimaire an 1 et de frimaire an ur. 89 instituteurs furent payés en vertu de la première de ces lois, 36 en vertu de la seconde (Recherches sur la Haule-Marne, p. 94-96).

? Correspondance de messidor an u. Arch. de l'Aube, L. 1438.

$ Mèmes archives, L. 1438.