L'Horticulture française : ses progrès et ses conquètes depuis 1789
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Le Podocarpe, au feuillage épais, de diverses provenances;
Le Prumuopitys du Chili, en bonne voie d’acclimatement.
La France leur a ouvert ses portes; espérons qu'ils y gagneront leurs lettres de naturalisation.
Naturalisation, domestication, acclimatation, combien de fois ces mots ont été prononcés depuis cent ans! Quelle que soit la manière de les interpréter, on ne saurait nier qu'il importe de placer la plante vivante dans les milieux qui favorisent le mieux son existence normale, c'est-à-dire qui se rapprochent le plus de son pays natal, au point de vue des conditions géologiques et climatériques. L'étude des Conifères, combinée avec les observations recueillies pendant les grands hivers, ne nous en fournit-elle pas l'exemple? En vivifiant la Champagne avee le Pin sylvestre d'Écosse et le Pin noir d'Autriche, en fertilisant les landes de Gascogne soit avec le Pin maritime, qui croit spontanément de la Méditerranée à l'Océan, en ltalie et en Espagne, soit avec le Pin LaricioW, origi_naire de la Corse et de la Sardaigne, nos prédécesseurs se sont conformés à ce principe si logique de l’émigration végétale.
Il n'en a pas été de même lors du boisement de la Sologne avec ces dernières essences méridionales. La règle de conduite de l'acclimateur n'a pas été observée; aussi la terrible et désastreuse catastrophe de 1879-1 880, avec ses 80 jours consécutifs de gelée et le maximum, 25 degrés de froid, enregistré dans cette région déshéritée de la France, at-elle fait comprendre à l'homme que, dans les grandes entreprises agricoles, à ciel ouvert, il ne saurait transgresser impunément les lois de la nature!
®) On voit, au Muséum, le premier exemplaire de Pin Laricio, planté en 1774 par Thouin et Antoine-Laurent de Jussieu (1748-1837), fondateur de la méthode naturelle, père d’Adrien de Jussieu, connu de nos contemporains, neveu de Bernard de Jussieu, qui a planté le Gros Cèdre, au Jardin du Roi, et Trianon avec les botanistes Richard.
Le Jardin du Roi est devenu le Muséum d'histoire naturelle, le 25 juin 1793, sur le rapport de Lakanal (1762-1845), président de la Commission d’Instruction publique à la Convention, d'accord avec Thouin, Desfontaines, Daubenton.