L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat

— Alt —.

dition el à ne la plus quitter quand ils y ont une fois tâté (1).

Tous se faisaient faux-sauniers, hommes, femmes et enfants. « La première pensée de l'enfant des campagnes dès qu'il pouvait courir les chemins était de s'exercer à cette contrebande, qui lui offrait avec l'appât du gain, l'attrait du péril » (2et 3).

Le faux-saunage s'exerça toujours avec le plus d'activité sur les confins de la Bretagne car le bénéfice y était le plus considérable : « Toute la lisière de Bretagne n’est peuplée que d'émigrants, la plupart proscrits de leur patrie et qui après un an de domicile jouissent de tous les privilèges bretons : leur nnique occupation se borne à faire des amas de sel pour les revendre aux faux-sauniers (4).

Tous les moyens étaient employés par les faux-sauniers pour passer du faux-sel, ils se servaient de chiens mâtins qui après avoir été élevés dans les pays de grandes gabelles étaient emmenés en Bretagne de l’autre côté de la ligne frontière où on les enfermait en les privant de nourriture ; on les lâchait pendant la vuit, après leur avoir mis autour du cou un collier de toile ciré chargé de 12 à 15.

. Lettre de Priolo ; de Boislile, Correspondance, tome IT, p. 160.

Louis Blanc, Histoire de la Révolution, t. 1, p. 435.

3. En Lorraine, tout le monde, paysans, nobles, ecclésiastiques, se mélaient de faux-saunage. Abbé Mathieu, L’Ancien régime en Lorraine. 4. Taine, Origines de la France contemporaine, À. T, p- 500.

Or