L'impôt des gabelles en France aux XVIIe et XVIIIe siècle : thèse pour le doctorat

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la culture de leurs terres et engrais, de leurs bestiaux qui sont entrés dans la balance pour rendre l'impôt plus léger ou plus pesant » (1).

Dans les provinces non sujettes à la gabelle, le roi conservait un droit de police sur la vente et la circulation des sels, dans les lieux voisins des pays de gabelle, afin de préserver de toute atteinte le monopole de la vente en ces pays.

À l'intérieur de chacune de ces divisions, on pourrait croire que le tarif du sel était commun et invariable. Il n'en était rien. Les grandes gabelles se subdivisaient en pays ordinaires et pays privilégiés. La même quantité de sel se payait 50 livres dans les premiers et 7 dans les autres. Dans les petites gabelles on trouvait de même des lieux privilégiés.

De telles différences de prix entre des pays voisins provoquaient une contrebande effroyable qu’une armée d'agents et que des peines exorbitantes suffisaient à peine à entraver.

L’impôt des gabelles étant mis en ferme comme les autres impôts indirects, l'intérêt du fermier était de chercher à faire le plus de bénéfices possible.

Les exactions de ses employés, jointes à la cherté d'une denrée de première nécessité rendirent encore plus odieux cet impôt, qui fut un des plus détesté de l’ancien régime.

1. Dictionnaire de législation, jurisprudence et finances sur toutes les fermes unies, &. 1, p. 1.