L Occupation austro-bulgare en Serbie

22 L'OCGUPATION AUSTRO-BULGARE EN SERBIE

Les autorités autrichiennes se sont méfiées du culte orthodoxe peut-être aussi parce que le clergé - orthodoxe échappe à l’empire qu’elles peuvent avoir sur le clergé catholique. Aux moments critiques de leur histoire, les Serbes ont souvent cherché leur salut dans la religion ; il était à présumer que cette fois-ci aussi ils chercheraient dans l’Église la protection nécessaire contre l’oppresseur qui momentanément leur avait ravi l'indépendance. Et tout naturellement, l’Église orthodoxe, plus indépendante en face de Vienne que l’Église catholique, pouvait les soutenir plus sûrement dans la défense de leur nationalité.

* Quoi qu'il en soit, il est manifeste que les autorités autrichiennes se sont appliquées, dès l’occupation du territoire, à interdire et à supprimer tout ce qui pouvait soutenir la population du territoire occupé dans sa conscience nationale. Cette campagne a été menée ouvertement et sans aucun scrupule. Elle est cependant nettement contraire aux prescriptions du Règlement de La Haye. L’article 46 dit expressément que les convictions religieuses et l'exercice des cultes doivent être respectés. S'il n’a pas imposé le respect de la nationalité, c’est parce que personne n'avait pu supposer que l'Administration de l'État occupant oserait violer à tel point le principe fondamental du caractère provisoire de l'occupation pour s’appliquer à un travail de dénationalisation. La dénationalisation doit être réprouvée comme contraire