L'oeuvre sociale de la Révolution française

16 INTRODUCTION

Les révolutionnaires ont bien senti que cela était une seconde révolution, dix fois plus difficile à accomplir que la première et ils ont, soit hésité, soit reculé même devant la théorie de ce bouleversement. Robespierre repousse l’idée de l'égalité des conditions; mais Saint-Just l’accepte. C'est précisément limage de la Révolution elle-mème en face de cette question. Elle est partagée. Elle à une pensée de derrière la tête que, presque du même mouvement, elle caresse et elle réprime. L'idée de l'égalité des conditions est latente et imminente dans la pensée révolutionnaire. Elle est au fond, et de temps en temps elle émerge. Elle est ce fond des choses donton ne veut pas convenir, qui inquiète au moment même qu'on s'en écarte et d'autant plus qu'on s’en éloigne, et qui finit toujours par avoir son jour et son heure. La Révolution se dirige vers Babeuf du moment qu'elle naît, et, quand il apparaît, elle le tue, pour avoir dit trop tôt son secret.

Il y à même à remarquer que la Révolution fut plus profondémentégalitaire en ses commencements qu'en ses suites proches et immédiates. Au point de vue de l'égalité des conditions, c’est la Constituante qui est presqueradicale, c’estla Convention quirecule et c'est le Directoire qui se cabre. Etrien ne parait plus naturel, quand on songe qu'en ces huit ans, de la réunion des États généraux à la conspiration de Babeuf, une translation de la propriété avait

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