L'oeuvre sociale de la Révolution française

SUR LES IDÉES MAITRESSES DE LA RÉVOLUTION 27

Cela éclate bien davantage aux articles où la Déclaration s'occupe de la «souveraineté ». La souveraineté, c'est ce que nous appelons plutôt la «liberté politique ». C'est le droit qui appartient à tout citoyen de coopérer à l'établissement de la loi et à la formation du Gouvernement. Cette liberté, qui est une liberté en effet, et garantie de toutes les autres, mais, avouons-le, la plus illusoire de toutes, est celle que la Déclaration chérit davantage et proclame avec le plus d'énergie, jusque-là que c'est la seule partie de la Déclaration où il y ait des intempérances et des excès de langage: XXV, XXVE, XXVII, XXIX, XXXIV, XXXV: « La souveraineté réside dans le peuple. Elle est une, indivisible, imprescriptible et inaliénable. Aucune portion de peuple ne peut exercer la puissance du peuple entier... Que tout individu qui usurperait la souveraineté soit à l'instant mis à mort par les hommes libres. Chaque citoyen a un droit égal de concourir à la formation de la loi et à la nomination de ses mandataires et de ses juges. Il y a oppression contre le corps social, lorsqu'un seul de ses membres est opprimé. Il y a oppression contre chaque membre lorsque le corps social est opprimé. Quand le Gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est, pour le peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs. »

Or ce droit, qui est le plus sacré de tous, ce droit