L'oeuvre sociale de la Révolution française
L'ARMÉE ET LA CONVENTION 451 laires à la première réquisition. Il y eut des cris de « Vive le Roï» parmi les troupes. On rencontra parmi les recrues des natures rebelles à toute éducation morale, et l’on constata des désertions, des actes isolés d’indiscipline, des vols et des violences. L'ivresse était fréquente, les camps parfois encombrés de femmes. Les généraux se laissaient encore aller à élever la voix. Il ne faut pas oublier que Hoche lui-même, Hoche le parfait héros de l'armée républicaine, a mérité par son attitude visà-vis du pouvoir civil les sévérités de Carnot, et c'est le 1% floréal an Il que Billaud-Varenne fait à la Convention son rapport swr la théorie du Gouvernement démocratique el sa vigueur ulile pour contenir l'ambition et pour tempérer l'essor de l'esprit militaire. L'éducation républicaine des contingents de première réquisilion suivit les progrès de l'amalgame : or, dans l’armée des Côtes de Brest, celle qui reçut les réquisitionnaires les plus réfractaires aux idées nouvelles, les Bretons, l’amalgame ne fut achevé que peu avant thermidor.
Les principes mêmes sur lesquels était fondée l'institution de l’armée citoyenne devaient faire d'elle un danger, pour peu que leur application cessât d’être surveillée de près. Le régime de l'armée et le régime politique de la nation étant en relation étroite, le droit étant reconnu à l’armée de s’in-