L'oeuvre sociale de la Révolution française
454 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE dérobée, regreltaient amèrement tout ce dont les réquisitions, les emprunts forcés, etc., les avaient dépouillés. La liberté et l'égalité n’existaient pas pour eux; ils n'avaient point occasion de défendre ces principes, ils n'apprenaient qu’à les détester dans la personne de ceux qui s’en déclaraient les apôtres, et le Représentant du peuple qui leur apparaissait pérorant à la tribune du club, accueillant les dénonciations et ordonnant les arrestations, la Convention qui n'avait pour eux que des paroles et des mesures hostiles, leur inspiraient non pas le respect, mais l'horreur.
Le fossé se creusait donc chaque jour davanage éntre le parti populaire et les anciens privilégiés de la naissance et de la fortune: la domination de la démocratie était absolument précaire dans la nation et dans la Convention. Or la démocralie en armes était forte par son union avec la démocratie maîtresse dans la nation et avec le parti montagnard maître de l’Assemblée et détenteur du Gouvernement; elle en était soutenue : elle était contenue par l’une et l'autre. C'étaient là trois orga-
nismes vivant d'une vie commune, fonctionnant à
_ l'unisson et parallèlement. Du Jour où la démocratie
serait déchue de sa prépondérance dans le pays et dans la Convention. l’armée démocratique ne pourrait plus subsister longtemps.