L'oeuvre sociale de la Révolution française
L'ARMÉE ET LA CONVENTION 453 et des conventionnels démocrates dans l'Assemblée, c'était done la main mise sur la majorité par une poignée d'hommes.
Dans l'armée, bien des officiers appartenant à la noblesse et à la bourgeoisie s'étaient convertis à la pensée démocratique ; à l’armée avaient afflué la jeunesse, les âmes généreuses, les nobles caractères ; l'exaltation donnée par le danger, l'esprit de solidarité et de sacrifice avaient rapproché tous les citoyens en armes; le rôle glorieux de missionnaires de la liberté qui leur était confié faisait aimer à tous les militaires la liberté même, et les Représentants, quisupportaienttoutesles privations, qui bravaient tous les périls au milieu des troupes, la Convention qui personnifiait la Patrie et la République, avaient un prestige extraordinaire dans les camps. Au pays, par contre, étaient demeurés les nobles et les bourgeois d'âge mûr, attachés au passé ou à la fortune acquise, et avec eux les moins honnêtes des démocrates, ceux que Barère, l’un d'eux, appelait les « profiteurs de Révolution ». Ces derniers, retranchés dansles clubs,dansles comités de surveillance et les administrations, exploitaient, tyrannisaient les membres des deux classes déchues, au lieu de tenter l’œuvre, d’ailleurs difficile, de leur conversion au nouvel évangile. Malgré l’appauvrissement général, les riches de naguère conservaient
des restes de leur opulence; ils en jouissaient à la