L'oeuvre sociale de la Révolution française

Tk L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

mobilier ». Dominant toutes les autres, la grande voix de Burke tonnait de l’autre côté de la Manche et vaticinait : « Si vous ébranlez une fois la prescription, il n’est plus aucune espèce de propriété qui puisse être assurée dès qu’elle devient assez considérable pour exciter la cupidité d’un pouvoir indigent. »

A mesure que la Révolution se déroulait, que les prétentions du parti démocratique s’accusèrent, que les brochures égalitaires se firent plus nombreuses, que les émeutes se multiplièrent, qu'il y eut plus d'hommes frappés dans leurs intérèts par les décrets des assemblées, le nombre s'accrut de ceux qui avaient lieu de penser que la propriété était compromise. S'enfuyant à Varennes, Louis XVI inscrivait parmi ses griefs «les propriétés violées ». Rallié à la cause de la royauté, Barnave déclarait peu après qu'il était temps que la Révolution s’arrêtât: « Dans la ligne de la liberté, le premier acte qui pourrait suivre serait l'anéantissement de la royauté...; dans la ligne de l'égalité, le premier acte qui pourrait suivre serait l’altentat à la propriété. » La royauté ébranlée, tous ceux qui se souvenaient des théories de l'Ancien Régime eurent un redoublement de crainte pour la propriété, qui lui avait été si souvent identifiée,

Mais, en 1792, cette crainte gagna la majorité des

hommes modérés qui avaient été les premiers met-