L'oeuvre sociale de la Révolution française

LE SOCIALISME ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 15

teurs en œuvre du mouvement révolutionnaire. Lorsque la Convention succéda à l’Assemblée législative et que, les anciens privilégiés évincés, elle se partagea entre les girondins et les jacobins, la lutte s'engagea violemment entre eux. Il serait difficile de fixer exactement toutes les différences de leurs programmes ; certains « girondins » ont des idées politiques et sociales aussi hardies que Les plus avancés des montagnards. En fait, les girondins, pris généralement dans la bourgeoisie, philosophes, instruits, ayant leur point d'appui et leurs attaches en province, se trouvèrent avoir comme rivaux heureux des hommes déterminés, soutenus par la seule force matérielle existante, la populace de Paris, enclins à lui piaire, ne répugnant pas au langage le plus violent et aux mesures extrèmes. Par la force des choses, dans la compétition pour Le pouvoir qui éclata entre eux, il était inévitable que la Gironde apparût à ses ennemis comme tendant à la . république fédérale des riches, et que, de son côté, elle leur imputàt de tendre au bouleversement des propriétés et à la loi agraire. Un passage célèbre des mémoires de Garat a consigné l’effroyable bonne foi des deux partis à se réclamer réciproquement leur tête en se lancant ces accusations.

Depuis le milieu de 1792 jusqu’à sa chute, la Gironde ne se lassa pas de reprendre avec plus de

violence contre les jacobins les accusations que