L'oeuvre sociale de la Révolution française

16 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

les privilégiés avaient intentées aux constituants.

Le Patriote français, le journal de Brissot, ne cessa ( ; J ;

pas de ridiculiser les systèmes d'égalité sociale et de

dénoncer les prédications anarchistes. La fameuse

pièce de Laya, l’Ami des lois, mit sur la scène les

principaux chefs montagnards; c'était probablement Robespierre, qui était censé prècher par la bouche de Plaude:

... Si le mal vient de ce qu’on possède, Donc ne plus posséder en est le sûr remède. Murs, portes et verroux, nous brisons tout cela. Tout est commun; le vol n’est plus vol, c’est justice. J’abolis la vertu pour mieux tuer le vice.

Dans son discours sur la constitution, le 10 avril 1793, Vergniaud, après avoir raillé les chimères égalitaires, disait, presque comme avait fait Barnave deux ans plus tôt, qu'il n’y avait plus que deux révolutions possibles : « Celle des propriétés ou la loi agraire, et celle qui nous ramènerait au despotisme ».

La domination jacobine, qui suivit la journée du 2? juin, fut donc regardée par les privilégiés, par les modérés, par une partie des futurs thermidoriens, comme le prélude de la « socialisation » générale de la France. Terrorisée, la presse antiJacobine se faisait en France. Mais Mallet du Pan écrivait de l'Étranger : «Les jacobins tendent à la

loi agraire, à la communauté des biens et des pou-

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