L'oeuvre sociale de la Révolution française

LE SOCIALISME ET LA RÉVOLUTION FRANÇAISE 81

sociale. Tous pensaient vaguement avec Vergniaud que la meilleure constitution serait « celle qui fera jouir de la plus grande somme de bonheur possible et le corps social et les individus qui le composent ». Mais ils n'étaient guère d'accord sur ses basés. La plupart étaient de purs disciples des physiocrates, des partisans du laisser faire laisser passer. D’autres s’en éloignaient fort. C’est un girondin, l'abbé Fauchet, qui le premier fut accusé de prècher la loi agraire. Dans son club, le Cerele social, et par la voix de son journal, /a Bouche de fer, il demandait la « confédération générale des amis de la vérité » et appelait tous les hommes à la fraternité et à la concorde. « Tout homme, disait-il, a droit à la terre et doit y avoir en propriété le domaine de son existence. Tout homme à naturellement droit à tout ce qui lui est nécessaire. » L'ordre social actuel repose sur une mauvaise conception de la propriété et doit être modifié. Disciple de Rousseau, Fauchet s'empressait d'ailleurs d’atténuer la portée de ces principes assez alarmants, recommandant de n'opérer que « par des progressions attenlives » et indiquant en dernier ressort comme suffisante pour tarir « les trois grandes sources des crimes, l'extrême richesse, l’extrème misère et surtout l'oisiveté », une bonne loi sur les successions qui fixerait un maximum aux propriétés territoriales.

Il eut, au surplus, tant de regret d'avoir paru prè6