L'oeuvre sociale de la Révolution française

82 L'ŒUVRE SOCIALE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

cher le bouleversement social qu'il désavoua ses principes avant de mourir.

Les membres les plus hardis du Cercle social, tels que Bonneville, pensaient comme Fauchet. Beaucoup se contentaient d'y étaler un optimisme naïf et des maximes de vague humanité. Condorcet, qui en fit partie, blâämait les excès de l’inégalité, louait l'impôt progressif, espérait pour l'avenir un meilleur état social, mais avait confiance dans le régime de la libre concurrence pour donner à tous les moyens de vivre et pour établir une égalité suf-

fisante. Pour racheter ses hardiesses de jeune.

homme, Brissot se montra un des plus modérés; les quelques articles du Patriote français où ne règne pas l’orthodoxie la plus rigoureuse ne sont pas de sa plume. Après l'abbé Fauchet, c'est peut-être, parmi les girondins, le pasteur Rabaut, qui énonça les idées les plus avancées, conseillant au législateur d’acheminer le peuple Le plus possible vers l'égalité des biens en fixant un maximum aux fortunes, en réformant les lois de succession, en modifiant les idées morales de la nation.

On retrouve des tendances analogues chez d'autres girondins, et chez des hommes modérés qu’on peut leur comparer, tels que Sébastien Mercier, Rétif de la Bretonne, bien plus hardi sous l’ancien régime, ou ce singulier Caffarelli du Falga, qui, plus tard, accompagnant Bonaparte en Égypte, lui développait,