L'Unité yougoslave : manifeste de la jeunesse serbe, croate et slovène réunie

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une grande partie des territoires libérés par les guerres contemporaines du joug des Turcs, fut repeuplée par des immigrants venus du Montenegro, de Bosnie, de Croatie et des pays slovènes.

Mouvements confessionnels

Les mêmes causes extérieures qui divisèrent les Vougoslaves, les divisèrent aussi dans le domaine religieux.

Arrivés aux Balkans avec leur religion païenne, les Yougoslaves avaient reçu le baptême au 1x siècle, des apôtres Cyrille et Méthode et de leurs disciples. Mais ce mouvement chrétien, parti de Byzance, tomba sous l'influence de Rome en ce qui concerne les Vougoslaves de l'ouest. Chez les Slovènes, l'office religieux en langue nationale fut interdit avant même qu'il eût pu se répandre. Après la conquête par les Bavarois, les évêques de Salzbourg introduisirent la langue latine, et toute trace de la langue nalionale dans les actes politiques disparut au commencement du xv° siècle. Chez les Croates, la papauté mit à profit les difficultés dues aux atftaques des Vénitiens et des Magyars. La lutte fut plus sanglante ici — un roi croate en fut victime lui-même — mais enfin la langue latine fut introduite au x1° siècle presque partout, dans les offices religieux et plus tard dans les actes publics. (Toutefois la langue nationale, pour ceux-ci, se conserva en quelques contrées jusquà nos jours) Mais chez les Serbes, dont l'Eglise demeure sous la dépendance du pouvoir civil, non seulement la langue se conserve, mais l'Eglise même acquiert un caractère exclusivement national. Saint Sava, de la dynastie des Nemanitch, proclama l'autonomie de l'Eglise serbe vis-à-vis de Constantinople, et désormais celle-ci devint la propagatrice de la culture nabionale et la force principale de l'Etat.

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