La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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empiré. On maudit partout les Serbes et on les poursuit comme révolutionnaires. À Constantinople, on exhibe la tête de Karageorge, comme un grand trophée de guerre, et le nom bulgare devient plus encore qu'auparavant, aux yeux des Turcs, symbole de la soumission, de même qu'il l'était pour le poète bulgare qui chante :

Peuple grandi avec une nature d’esclave, Ne grogne pas, ce n’est pas de ta faute! Tu ne te dresseras jamais tout droit, Eternellement tu resteras un mort vivant.

Telle est la situation qu'ont trouvée Amie-Boué et d’autres, qui ont apporté la confusion dans la littérature des voyages et dans la cartographie, aidés en cela par les erreurs serbes des années 60 et 10 du siècle dernier, ainsi que par le célèbre falsificateur Verkovitch!

C’est également en présence de cette situation que s’est trouvé brusquement l’Exarchat bulgare. Les guerres de 1876 et de 1877, dont les résultats furent peu brillants pour les Serbes, ont encore exercé une influence défavorable sur la situation du pays et ont fini par compromettre le nom serbe en Vieille Serbie et en Macédoine, provinces restées au pouvoir des Turcs, tandis que les Bulgares, grâce entre autres à la propagande exercée par leur Exarchat, ont réalisé la Bulgarie, telle que l'avait délimité le traité de San-Stefano!