La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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en outre, avec le même droit ils soutiennent que les slaves de Macédoine, qu'il évalue au nombre de 1.200.000 sont Serbes, alors queles Bulgares prétendent qu'ilsne lesont pas.

La langue des slaves de Macédoine est restée à lPétat rudimentaire, car la destinée politique de cette province l’a voulu ainsi. Une langue ne se développe qu'autant que la nation se développe. Si le développement de la nation reste stationnaire, la langue en subit les conséquences. Et c’est pourquoi l’on observe aujourd'hui, dans la langue des

slaves macédoniens, des formes et des lois phoné-

tiques deslangues médiévales serbe et vieux-slavon. L'invasion turque, qui a soumis la Macédoine et a arrêté la civilisation serbe et le pouvoir politique en Macédoine, a aussi arrêté le développement de la langue. Il arrive fréquemment aujourd’hui que l’on rencontre, dans la langue des slaves de Macédoine, comme un élément étranger, étranger à la langue serbe, quelque chose de bulgare, ou de macédonien, qui, en réalité, n’est qu'une manifestation plus ou moins ancienne de la langue serbe du moyen âge et qui s'est arrêtée dans son développement. Ce fait passe souvent inaperçu dans les discussions sur la langue des slaves macédoniens; il est pourtant d'un grand poids pour la connaissance de la question.

Une erreur que l’on commet aussi très fréquemment consiste à rapprocher cette langue slave macédomienne, non des dialectes orientaux serbes usités dans les contrées de la Ressava et de Kos-

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