La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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pour la création d’une école serbe; ne possédant pas de clergé propre, n’ayant à leur tête, en Macédoïne, ni évêques, ni prêtres, ne comptant pas une seule éparchie, les Serbes étaient entièrement à la merci de l’intense propagande bulgare qui avait acquis et possédait dans l'Exarchat une puissante base léjale. Chose curieuse, malgré cette propagande exclusivement bulgare, propagande violente et barbare, la conscience nationale bulgare n’est pas arrivée à conquérir la population macédonienne ‘. |

Le slavisme y est resté intact, tel qu’il s'était conservé au moyen âge, alors qu'il était en butte à l'avidité conquérante des hordes bulgaro-turques. Dans le caractère de la population macédonienne, le slavisme est un trait fondamental. Le mot « Bougarine » (bulgare) qui, au x1x° siècle, a été imposé de force à la population slave de Macédoine, comme nom national, n'existe pas même de nos jours en Macédoine sous l’'acception que lui attribuent les

Bulgares. Le D' À. Chichmanoff, le célèbre académicien et philologue bulgare, affirme que le mot:

« Bougarine » est une acception serbe et non bulgare ; dans son acception bulgare le mot serait « Blgarine ». On voit, ajoute le D' À. Chichmanoff, combien l'influence de la langue serbe a été puissante, puisque la forme du mot serbe « Bougarine » a prévalu sur le mot bulgare « Blgarine » et se

‘ Le professeur Niederlé se plaît également à le reconnaître.

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