La Bulgarie : ses ambitions, sa trahison : accompagné des textes de tous les traité secrets et correspondances diplomatiques

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lanternes »; ce qui n'était que civilisation, il l’a pris pour nationalité.

Ce ne sont ni des Serbes ni des Bulgares, c’est une nation slave autochtone, possédant une langue simple, à racines propres et d'autant plus apte à s'adapter, sous n'importe quelle forme, à telle autre langue plus influente et plus développée que lui suggérait la civilisation slave. Les Macédoniens sont Bulgares dans les contrées pourvues d'écoles et d’une église bulgares, ils sont Serbes dans telles autres où l’enseignement se trouve en mains serbes. De la même façon, ils auraient pu, sous l'influence des éléments éducatifs, religieux et économiques, devenir Petit-russiens, Grand-russiens, Polonaïs. Leur langue est un métal en fusion qui prend très facilement la forme du moule dans lequel il a été coulé. Maisil faut que ce moule aït des affinités avec le métal. C’est dans cetle affinité de race que réside la cause principale qui a livré la Macédoine à la convoitise des slaves, qui y a placé le théätre de leurs luttes intestines et qui a détruit l'influence des Hellènes.

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Pour terminer ce croquis de la Macédoine, qu'il nous soit permis d'attirer encore l'attention sur un point qui joue un certain rôle dans les prétentions bulgares sur la Macédoine.

Les Bulgares, dans leur impérieux désir de démontrer que les slaves de Macédoine sont des Bulgares, citent ce fait que de nombreux Macédoniens viennent en Bulgarie, pour resserrer les liens avec elle, et y demeurent. A cet effet, ils produisent une liste de noms d'hommes publics de Bulgarie qui sont originaires de Macédoine.

Ce fait ne peut nous étonner étant donné tout ce que nous avons déjà dit sur la Macédoine. Le con-